Le diagnostic est nécessaire lorsque la personne rencontre des difficultés ou des empêchements dans son quotidien. Pour que le diagnostic soit « reconnu officiellement » et permette d’accéder à des aides, les professionnels s’appuient sur des classifications internationales. Grâce à ces classifications, les praticiens utilisent les mêmes termes de référence pour décrire les signes d’autisme et établir le diagnostic. Il existe actuellement deux classifications reconnues pour diagnostiquer l’autisme : la CIM-10 et le DSM-5. Même si elles décrivent globalement les mêmes troubles, la terminologie employée peut légèrement varier.
Pour établir le diagnostic, les professionnels français s’appuient sur la classification internationale des maladies (CIM), actuellement dans sa 10e version, autrement dit la « CIM-10 » qui a été adoptée en 1990.
Cette classification utilise le terme « trouble envahissant du développement » (TED) pour décrire l’autisme. Cependant, cette formulation sera remplacée par « trouble du spectre de l’autisme » (TSA) dans sa prochaine version, la CIM-11, qui entrera en application en 2022.
La CIM-10 distingue différentes catégories de TED :
Dans la CIM-10, le diagnostic se fonde sur la triade autistique qui décrit l’autisme selon trois caractéristiques principales :
Autre classification utilisée par les professionnels : le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, ou DSM (abréviation de Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders en anglais). Publié par la Société américaine de psychiatrie, on utilise depuis 2013 la 5e version de ce manuel, le « DSM-5 ».
Le terme employé pour désigner l’autisme est ici « trouble du spectre de l’autisme » (TSA). Dans sa version précédente, le DSM-4, c’est l’appellation « trouble envahissant du développement » qui était utilisée, mais on voit bien que celle-ci tend à disparaître pour laisser place à « trouble du spectre de l’autisme ».
Dans le DSM-5, il n’y a pas de distinction entre différents types d’autisme, ils sont tous regroupés sous la dénomination « trouble du spectre de l’autisme » (mis à part le syndrome de Rett et les troubles désintégratifs de l’enfance). Même si l’on ne distingue pas entre différentes catégories d’autisme, les critères diagnostiques insistent bien sur la nécessité de spécifier le degré de sévérité et l’impact du handicap sur la vie quotidienne de la personne pour connaître le niveau de soutien dont elle a besoin.
Il faut également souligner que, dans le DSM-5, le TSA est inclus dans une catégorie plus vaste, qui est celle des troubles du neurodéveloppementTroubles précoces qui affectent le développement et le fonctionnement du cerveau. (TND). Cela montre bien que l’autisme ne correspond pas à un trouble psychologique ou affectif, mais bien à un fonctionnement différent du cerveau.
Contrairement à la CIM-10, qui s’appuie sur la triade autistique, le DSM-5 se fonde sur la dyade autistique pour établir le diagnostic, c’est-à-dire sur deux caractéristiques principales de l’autisme :
En outre, les critères diagnostiques soulignent que les signes doivent être présents dès les étapes précoces du développement (en général dès la petite enfance), même s’il peut arriver que ces signes se manifestent plus clairement à d’autres périodes de la vie, notamment lorsque les exigences sociales dépassent les compétences de la personne. Cela explique en partie pourquoi certains individus sont diagnostiqués plus tardivement.
Voici un tableau qui résume les principales différences entre la CIM-10 et le DSM-5.
CLASSIFICATION | CIM-10 | DSM-5 |
---|---|---|
CRITÈRES DIAGOSTIQUES |
Triade autistique Difficultés de communication |
Dyade autistique Difficultés dans la communication et les interactions sociales |
TERMINOLOGIE UTILISÉE | « Trouble envahissant du développement »
(TED) |
« Trouble du spectre de l’autisme »
(TSA) |
CATÉGORIES DIAGNOSTIQUES |
Plusieurs catégories
|
Une seule catégorie = Trouble du spectre de l’autisme, qui regroupe tous les troubles sauf :
Le trouble du spectre de l’autisme fait partie des troubles du neurodéveloppement. |